Passeport Numérique de Produit (DPP) : pourquoi les fabricants doivent digitaliser leur catalogue dès maintenant

Le terme circule de plus en plus. Il intrigue, interroge, parfois inquiète. Le Passeport Numérique des Produits (DPP) s’installe peu à peu dans le paysage, souvent évoqué en lien avec une réglementation à venir, dont les contours restent encore partiellement définis.

Derrière cette notion, une certitude émerge pour les fabricants du secteur de la construction : la structuration numérique des données produit pour le DPP ne sera bientôt plus une option.

Mais pourquoi agir dès maintenant, alors que l’obligation formelle n’est pas encore en vigueur ?

Parce que cette transformation ne se résume pas à une mise en conformité technique. Elle engage une nouvelle manière de produire, documenter et diffuser l’information produit. Et pour beaucoup, tout commence par la digitalisation du catalogue.

Un contexte réglementaire en mutation

Le Passeport Numérique de Produit s’inscrit dans une dynamique plus large impulsée par la Commission européenne : celle du Green Deal et de la transition vers une économie plus circulaire.

Deux textes structurent aujourd’hui cette ambition. Le premier, le règlement pour la fixation d’exigences en matière d’écoconception pour des produits durables (ESPR), entré en vigueur en 2024, établit le cadre juridique du DPP pour l’ensemble des produits physiques.

Il précise notamment que les passeports devront s’appuyer sur des données interopérables, encodées selon des standards harmonisés, accessibles aux acteurs autorisés tout au long du cycle de vie produit (source : Commission européenne – ESPR Regulation).

Le second texte, la révision du célèbre règlement pour les produits de construction (RPC en français, CPR en anglais), précise comment ces exigences s’appliqueront spécifiquement aux produits du bâtiment.

Dans les faits, le DPP prend la forme d’un support numérique standardisé, pensé pour centraliser les données techniques, environnementales et réglementaires d’un produit, dont la déclaration de performances et de conformité (DoPC) ou les évaluations techniques (ETA) . Sa mise en œuvre sera progressive, à partir de 2026, selon les familles de produits définies dans le cadre du CPR et de la mise à jour des normes harmonisées (hEN) associées.

Mais au-delà de l’échéance réglementaire, le DPP représente un catalyseur de transformation. Il révèle aux fabricants la valeur stratégique d’une donnée produit centralisée, structurée, et pleinement exploitable dans les outils numériques présents et à venir.

Et c’est précisément là que la digitalisation du catalogue devient une réponse stratégique.

Digitaliser son catalogue : un levier stratégique, pas une réponse par défaut

Digitaliser un catalogue produit, ce n’est pas simplement “mettre ses fiches techniques en ligne”.

C’est rendre les données interopérables, réutilisables, évolutives, dans des formats compatibles avec les outils internes (PIM, ERP) ou de prescription (BIM, plateformes, distribution, outils métiers …) et les futures exigences réglementaires.

Pour un fabricant, cela revient à répondre à trois enjeux immédiats :

1. Être visible dans un écosystème de plus en plus numérique

Les acteurs de la construction architectes, bureaux d’études et entreprises générales attendent des données exploitables dans leur environnement de travail. Sans objets BIM, sans structuration, les produits restent invisibles aux moments critiques de la prescription. Un catalogue digitalisé devient alors un accélérateur d’accès au marché.

2. Alléger la gestion de l’information technique et documentaire au quotidien

Aujourd’hui encore, beaucoup de demandes clients impliquent l’envoi manuel de documents, la reformulation de performances, l’extraction de données dispersées. Structurer ses données une fois, c’est s’épargner ces traitements répétés, limiter les erreurs, et mieux piloter les mises à jour.

3. Anticiper sans stress l’arrivée du DPP

Quand l’obligation sera effective, les fabricants qui auront déjà engagé ce travail de fond auront au pire à simplement adapter le format de restitution. Les autres devront entamer en urgence une refonte parfois lourde, avec les risques que cela comporte : retard de mise sur le marché, surcharge interne, perte de compétitivité.

Un point de départ simple : structurer, pas tout refaire

Beaucoup d’entreprises hésitent à se lancer, par crainte de la complexité technique ou du temps nécessaire. En réalité, la majorité des données existent déjà : dans les fiches techniques, les notices, les tableaux Excel, parfois même dans les têtes.

Ce qu’il manque souvent, c’est une structure commune et un langage partagé.

Les dictionnaires de données œuvrent à la base de la définition du langage commun et sont un prérequis essentiel aux DPP. En pratique, les définitions seront stockées dans les dictionnaires de données et ensuite référencées par les DPP.

Des solutions existent pour accompagner ce travail, sans bouleverser l’organisation. Il s’agit d’avancer par étapes, en identifiant les produits prioritaires, en structurant progressivement les données critiques, et en se faisant accompagner si besoin.

En conclusion

Le DPP arrivera, c’est un fait. Mais les fabricants qui auront pris de l’avance auront déjà digitalisé leur catalogue, gagné du temps et sécurisé leur conformité.

Et cette démarche n’est pas réservée aux grands acteurs : elle peut s’appuyer sur les ressources existantes, les représentants d’industrie, ou les organisations professionnelles.

Digitaliser son catalogue, c’est aussi rendre ses produits visibles et prescriptibles, simplifier la relation avec la chaîne de valeur, et prendre une longueur d’avance dans un environnement plus compétitif.

Le meilleur moment pour lancer la digitalisation de votre catalogue, c’est maintenant. Nos experts peuvent vous aider à identifier vos priorités et démarrer rapidement, sans surcharge interne.