Les classifications & le BIM, deux alliés indissociables

Les célèbres classifications dont tout le monde parle

Un grand nombre d’entre vous m’a demandé de faire le point sur les célèbres classifications dont tout le monde parle, qui sont bien souvent exigées sans que l’on sache toujours  pourquoi elles existent. Avant de faire le point sur les différentes classifications et leurs avantages, il est important de savoir qu’elles étaient là bien avant que le BIM n’apparaisse. Depuis longtemps, les acteurs de la construction ont cherché à ordonner leurs ouvrages. Cette hiérarchisation avait pour but d’obtenir plus facilement et plus rapidement le coût du bâtiment sur les phases amont du projet.  À chaque niveau hiérarchique, on entre dans un niveau de détails plus élevé. La norme ISO 12006-2 explique ce fonctionnement hiérarchique.

Dans le BIM, les différents systèmes de classification sont attribués à des classes d’objets. Ils permettent de nommer, d’analyser mais aussi de faciliter la gestion.  C’est un procédé assez classique qui consiste à regrouper des objets qui présentent des caractéristiques ou des comportements similaires, comme par exemple, la classe des fenêtres. C’est sur ce principe que l’IFC a été construit. La classification comprend également les nomenclatures générales hiérarchiques qu’on utilise pour, par exemple, sélectionner un produit en choisissant une famille, puis une sous-famille de produits et accéder ainsi aux propriétés le concernant. Les systèmes de nomenclatures et de classification sont souvent rattachés à un marché. Ce dernier permet de prendre en compte ces spécificités. 

Même si ce n’est pas une pratique très répandue en France, on retrouve notamment des nomenclatures telles que le DTU, le CNEH (Nomenclature Française des équipements hospitaliers), le RPOPC (Répertoire permanent ouvrages-produits de construction), les nomenclatures de Sycodés (AQC) ou encore le Tableau Général des Propriétés de l’Etat (TGPE).

En Europe, l’Uniclass 2015 est la classification prédominante, mais chaque pays a aussi sa propre classification. En Suède, c’est le BSAB qui est principalement utilisé, alors qu’on utilise le CCS (Cuneco Classification System) au Danemark. L’Allemagne s’appuie sur  la classification VOB, le Luxembourg se base sur le CRTI-B, et le système SfB, qui est le plus ancien système existant, est appliqué en Angleterre comme en Belgique. Ce système est notamment à l’origine de l’Uniclass

À l’international, l’EPIC (Electronic Product Information Cooperation) a donné naissance à la classe 23 de l’Omniclass, qui, avec le Masterformat et l’Uniformat 2, prédominent le marché des Etats-Unis.Les classifications les plus récentes sont toutes issues de l’adaptation d’anciennes classifications.

BIM&CO permet de prendre en compte les classifications OmniClass, UniClass, Uniformat II 

OmniClass – Table 23 Norme ISO 12006-2 – Etats Unis

Le système de classification OmniClass (OCCS) est un système de classification principalement développé pour l’industrie de la construction mais les américains l’utilisent aussi pour leur COBie. Il est utilisé pour de nombreuses applications, telles que l’organisation de bibliothèques de produits, de documentations et d’information projets, voir pour des bases de données électroniques. Il existe 15 tables dont la 23 qui est basée sur les produits proposés sur BIM&CO. Cette table propose 7 niveaux de hiérarchisation

Uniclass – Royaume-Uni

Le système Uniclass est une classification visant à structurer l’information tout au long du cycle de vie du projet et même au-delà. Il est approuvé par toutes les institutions professionnelles et organismes de la construction.
Dynamique, cette classification est disponible en ligne sous différents formats et gérée par une équipe d’experts qui surveillera les demandes, mettra à jour et contrôlera les versions. 

Uniformat II – ASTM – Etat-Unis

La classification UNIFORMAT II permet d’améliorer la gestion de projet et les rapports à tous les stades du cycle de vie de la construction d’un bâtiment : planification, programmation, conception, construction, opérations et élimination.
Elle représente une avancée significative par rapport à la classification UNIFORMAT d’origine car elle comprend des éléments et des descriptions de nombreux éléments. Elle présente un quatrième niveau de définition pour augmenter les trois niveaux hiérarchiques prévus dans l’UNIFORMAT original. 

  • Le niveau 1 identifie les principaux éléments de groupe tels que la sous-structure, l’enveloppe ou encore les intérieurs.
  • Le niveau 2 subdivise les éléments de niveau 1 en éléments de groupe. Le « Shell », par exemple, comprend la superstructure, la fermeture extérieure et la toiture.
  • Le niveau 3 divise les éléments du groupe en éléments individuels. La fermeture extérieure, par exemple, comprend les murs extérieurs, les fenêtres extérieures et les portes extérieures.
  • Le niveau 4 propose des sous-éléments encore plus fins. Les sous-éléments de l’IFC, par exemple, comprennent les fondations de paroi, les fondations de colonnes, le drainage périmétrique et l’isolation.

    Valentin Malemanche – Building Specialist